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15/04/2025QUALIOPI : le COFRAC en renfort des contrôles dès 2026 – Ce que cela change pour les organismes de formation
La certification Qualiopi est aujourd’hui le sésame indispensable pour tout organisme de formation souhaitant accéder aux financements publics et mutualisés (CPF, OPCO, Pôle Emploi, etc.). Depuis sa généralisation en janvier 2022, elle fait l’objet de nombreux audits, mais une nouvelle annonce vient renforcer encore davantage les exigences : à partir de 2026, le COFRAC (Comité Français d’Accréditation) aura le pouvoir de contrôler directement les organismes certifiés Qualiopi. Qu’est-ce que cela signifie ? Quelles conséquences pour les prestataires de formation ? Comment s’y préparer dès maintenant ?

Dans cet article, nous décortiquons ce tournant réglementaire majeur et vous donnons les clés pour anticiper sereinement ce changement.
I. Le rôle du COFRAC : jusqu’à présent en arrière-plan
A. Le COFRAC, garant de l’impartialité
Le COFRAC est l’unique instance nationale d’accréditation en France. Son rôle n’est pas de délivrer les certifications, mais d’accréditer les organismes qui, eux, délivrent les certifications Qualiopi. Autrement dit : le COFRAC valide que les certificateurs eux-mêmes respectent un haut niveau d’exigence (neutralité, rigueur, fiabilité).
B. Un acteur jusqu’ici indirect
Jusqu’à maintenant, les contrôles du COFRAC ne visaient que les certificateurs, jamais directement les organismes de formation (OF). Il agissait en garant du système, sans contact direct avec les prestataires certifiés.
II. Ce qui change en 2026 : des contrôles COFRAC en direct chez les organismes certifiés
A. Le COFRAC pourra contrôler les prestataires certifiés eux-mêmes
C’est l’annonce qui bouleverse le paysage : à partir de 2026, le COFRAC pourra effectuer des vérifications sur site ou à distance directement auprès des prestataires de formation titulaires de la certification Qualiopi. Ce contrôle n’interviendra pas à la place des audits classiques (initial, surveillance, renouvellement), mais en complément, pour évaluer si les certificateurs ont bien fait leur travail.
B. Un double objectif : garantir la robustesse du système et lutter contre les fraudes
Ce changement répond à deux préoccupations majeures :
- Renforcer la crédibilité de Qualiopi en s’assurant que les pratiques sur le terrain sont conformes à ce qui a été certifié ;
- Prévenir et détecter les dérives (certification de structures fictives, processus qualité fictif, etc.) en auditant les pratiques réelles des OF certifiés.
III. Ce que cela implique concrètement pour les organismes de formation
A. Une vigilance accrue, même entre les audits officiels
Avec cette nouvelle règle, les prestataires certifiés doivent maintenir en permanence une conformité exemplaire, car un contrôle peut survenir à tout moment, indépendamment du calendrier d’audit prévu avec leur certificateur.
Cela implique notamment :
- D’avoir une traçabilité complète des actions de formation ;
- De pouvoir justifier à tout moment de la mise en œuvre concrète des engagements pris dans le référentiel ;
- De mettre à jour régulièrement leur système qualité, et non pas uniquement en préparation des audits.
B. Un impact sur la relation avec le certificateur
Les certificateurs eux-mêmes seront tenus responsables si un organisme certifié s’avère non conforme lors d’un contrôle du COFRAC. Cela devrait se traduire par :
- Une exigence renforcée des certificateurs lors des audits Qualiopi ;
- Un suivi plus rigoureux entre deux audits ;
- Possiblement, plus de suspensions ou retraits de certification en cas de manquement constaté.
IV. Comment se préparer dès aujourd’hui ?
A. Consolider son système qualité en continu
La seule stratégie réellement efficace consiste à mettre en œuvre une démarche qualité vivante :
- Systématiser les évaluations à chaud et à froid ;
- Documenter toutes les étapes de la formation (du besoin initial à l’amélioration continue) ;
- Former son équipe à la logique du référentiel Qualiopi (non pas pour cocher des cases, mais pour incarner une démarche).
B. Réaliser des audits blancs réguliers
Organiser des audits internes ou audits blancs (avec un consultant externe ou non) est une excellente pratique pour vérifier l’efficacité du système en dehors des échéances réglementaires.
C. Suivre de près l’évolution réglementaire
D’ici 2026, des précisions seront apportées par France Compétences et le COFRAC sur les modalités de contrôle. Il est donc essentiel de :
- Se tenir informé via les lettres d’info officielles ;
- Participer aux webinaires d’actualisation ;
- Maintenir une veille réglementaire QHSE active.
Conclusion
L’entrée en jeu du COFRAC en 2026 marque un tournant dans la gouvernance du système Qualiopi. L’objectif est clair : faire de cette certification une véritable garantie de qualité pour les financeurs et les bénéficiaires.
Pour les prestataires de formation, cela impose une vigilance renforcée et une démarche qualité pérenne, loin des démarches « cosmétiques » qui viseraient uniquement à réussir l’audit.
Et vous, êtes-vous prêt pour un contrôle COFRAC dans un an ?
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