Alors, comment concrètement intégrer les préoccupations climatiques dans une démarche QHSE ? Quelles actions, outils et leviers mobiliser pour faire de cette politique un véritable pilier de la transition écologique en entreprise ?

I. Pourquoi intégrer le climat dans la politique QHSE ?

A. Une évolution naturelle du pilier Environnement du QHSE

Initialement centré sur la gestion des déchets, la pollution de l’air ou la maîtrise des nuisances sonores, le pilier Environnement de la démarche QHSE s’ouvre aujourd’hui à des thématiques plus systémiques : émissions de gaz à effet de serre (GES), empreinte carbone, efficacité énergétique, etc. Intégrer les enjeux climatiques s’inscrit donc dans la continuité des engagements environnementaux déjà amorcés par la majorité des organisations.

B. Une réponse aux attentes sociétales, réglementaires et économiques

Les attentes des consommateurs, des investisseurs et des collaborateurs évoluent rapidement. De plus, la pression réglementaire s’accroît (CSRD, Bilan Carbone obligatoire pour certaines entreprises, etc.). Intégrer les enjeux climatiques dans sa politique QHSE devient dès lors une réponse stratégique à ces nouveaux impératifs.

C. Une opportunité de réduction des coûts et d’optimisation des ressources

Réduire les consommations d’énergie, revoir les circuits logistiques, optimiser les déplacements, mieux gérer les ressources naturelles : ces actions climatiques ont aussi des effets directs sur la performance économique de l’entreprise.

II. Étapes clés pour intégrer les enjeux climatiques dans une démarche QHSE

A. Réaliser un diagnostic climatique initial

La première étape consiste à établir un état des lieux des émissions de GES et de l’impact climatique des activités de l’entreprise :

• Bilan carbone ou équivalent (Scope 1, 2, 3)
• Analyse des postes les plus émetteurs
• Identification des risques climatiques (inondations, canicules, perturbations logistiques, etc.)

B. Définir des objectifs environnementaux intégrant le climat

La politique QHSE doit alors fixer des objectifs précis, mesurables et alignés avec les enjeux climatiques, par exemple :

• Réduction de 30 % des émissions de CO2 d’ici 5 ans
• Transition vers une flotte de véhicules électriques
• Adoption de matériaux biosourcés ou recyclés
• Intégration de critères climatiques dans le choix des fournisseurs

C. Déployer un plan d’action structuré et transversal

Le plan d’action climatique peut intégrer :

• Des formations internes pour sensibiliser les collaborateurs aux enjeux climatiques
• Des achats responsables (produits locaux, à faible empreinte carbone, recyclables…)
• L’écoconception de produits ou de services
• Une réorganisation des processus pour réduire les déplacements ou les consommations

Ce plan doit s’inscrire dans les démarches existantes de type ISO 14001 ou 50001, et être intégré dans la routine QHSE.

III. Outils et indicateurs pour piloter la performance climatique

A. Intégration dans les audits QHSE

Les audits internes et externes doivent inclure une grille de lecture climatique :

• Vérification des consommations énergétiques
• Suivi des plans de réduction des GES
• Conformité aux exigences environnementales locales et européennes

B. Mise en place d’indicateurs climatiques spécifiques

Quelques exemples d’indicateurs utiles :

• Émissions de CO2 par unité produite ou par activité
• Pourcentage de produits écoconçus dans la gamme
• Évolution de l’indice de performance énergétique des bâtiments
• Taux de recyclage ou valorisation des déchets

C. Communication et transparence

Une politique QHSE intégrant le climat doit être lisible et partagée avec les parties prenantes. Le rapport RSE ou QHSE annuel est un support clé pour :

• Partager les résultats
• Valoriser les progrès
• Expliquer les choix de stratégie environnementale

IV. Les facteurs clés de succès

A. Implication forte de la direction

Sans impulsion managériale, pas de politique climatique durable. L’engagement des dirigeants est fondamental pour porter une vraie stratégie d’entreprise intégrée.

B. Mobilisation de l’ensemble des services

La QHSE n’est pas l’affaire du seul service Environnement. Les achats, la production, la logistique, les RH, les finances : tous les métiers doivent être impliqués dans la démarche.

C. Approche itérative et amélioration continue

Les enjeux climatiques évoluent, tout comme les solutions disponibles. Il est essentiel d’adopter une logique agile : tester, mesurer, ajuster, capitaliser sur l’expérience.

Conclusion

L’intégration des enjeux climatiques dans une politique QHSE n’est plus une option : c’est une nécessité stratégique, opérationnelle et éthique. Elle permet non seulement de renforcer la performance environnementale de l’entreprise, mais aussi de mieux anticiper les risques, d’innover et de fédérer les équipes autour d’un projet porteur de sens. En s’appuyant sur les outils et la culture QHSE déjà en place, toute organisation peut amorcer – ou renforcer – sa transition vers une activité plus responsable et résiliente face au dérèglement climatique.

Et vous, quelles actions avez-vous mises en place pour intégrer le climat dans votre stratégie QHSE ?

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