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18/08/2025Formation CACES® : comment choisir la bonne catégorie selon son activité ?
La sécurité au travail constitue un enjeu majeur dans les secteurs industriels, logistiques, du BTP et de la manutention. Parmi les dispositifs de prévention existants, le CACES® (Certificat d’Aptitude à la Conduite En Sécurité) joue un rôle central. Créé sous l’égide de l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), il permet d’attester qu’un salarié a acquis les compétences nécessaires pour conduire en toute sécurité des engins de levage, de manutention ou de chantier.

Cependant, face à la diversité des activités et des machines, choisir la bonne catégorie de CACES® adaptée à son métier n’est pas toujours simple. Un mauvais choix peut avoir des conséquences lourdes : accident de travail, non-conformité réglementaire, voire sanctions pour l’entreprise.
Cet article a pour objectif d’apporter une méthodologie claire pour comprendre les différentes catégories de CACES®, identifier celles qui correspondent aux activités de l’entreprise et garantir une mise en conformité optimale avec la réglementation.
I. Comprendre le dispositif CACES® : cadre, objectifs et enjeux
A. Qu’est-ce que le CACES® ?
Le CACES® n’est pas un "permis" au sens strict, mais une certification attestant que son détenteur maîtrise les règles de sécurité et les compétences techniques pour conduire un type précis d’engin.
Il repose sur :
- Une formation théorique : réglementation, principes de prévention, règles de circulation.
- Une formation pratique : manœuvres, vérifications de sécurité, procédures d’urgence.
- Une évaluation finale validée par un organisme agréé.
Le certificat a une validité de 5 ans, au terme de laquelle une nouvelle évaluation est nécessaire pour conserver l’aptitude.
B. Le cadre réglementaire
Le CACES® est encadré par le Code du travail (articles R.4323-55 à R.4323-57), qui impose à l’employeur de s’assurer que ses salariés disposent d’une formation adéquate pour utiliser en sécurité les équipements de travail mobiles automoteurs et de levage.
Il ne remplace pas l’autorisation de conduite délivrée par l’employeur, mais il en constitue le socle. L’autorisation de conduite repose sur trois critères :
- L’aptitude médicale du salarié, validée par le médecin du travail.
- Le CACES® ou équivalent, attestant des compétences.
- La connaissance des lieux et des instructions de sécurité propres à l’entreprise.
C. Pourquoi bien choisir sa catégorie de CACES® est crucial ?
Un salarié mal formé ou formé pour une mauvaise catégorie d’engin expose l’entreprise à :
- Des risques d’accidents graves (chute de charge, renversement, écrasement).
- Des poursuites pénales en cas de manquement avéré à la réglementation.
- Des pertes financières (amendes, arrêts de production, hausse des cotisations AT/MP).
Ainsi, la sélection de la catégorie adaptée ne doit pas être perçue comme une formalité administrative, mais comme un levier majeur de prévention et de performance.
II. La classification des CACES® : panorama des catégories existantes
Les CACES® sont regroupés en familles d’engins selon le référentiel en vigueur (réforme de 2020). Chaque famille couvre plusieurs catégories précises.
A. Les principales familles de CACES®
- CACES® R489 : Chariots automoteurs de manutention à conducteur porté
- Exemples : transpalettes, gerbeurs, chariots élévateurs frontaux, chariots télescopiques.
- Public : logistique, entrepôts, plateformes industrielles.
- CACES® R482 : Engins de chantier
- Exemples : pelles hydrauliques, bulldozers, chargeuses, compacteurs.
- Public : BTP, travaux publics, génie civil.
- CACES® R486 : Plates-formes élévatrices mobiles de personnes (PEMP)
- Exemples : nacelles articulées, nacelles télescopiques.
- Public : maintenance, travaux en hauteur, chantiers de construction.
- CACES® R484 : Ponts roulants et portiques
- Public : industrie lourde, ateliers mécaniques, sidérurgie.
- CACES® R485 : Gerbeurs à conducteur accompagnant
- Public : entrepôts, logistique légère.
B. Le principe de la catégorisation
Chaque famille est subdivisée en catégories numérotées, correspondant à un type d’engin précis.
Exemple (R489 – chariots) :
- Catégorie 1A : transpalettes à conducteur porté.
- Catégorie 3 : chariots frontaux jusqu’à 6 tonnes.
- Catégorie 5 : chariots élévateurs à mât rétractable.
Le choix dépend donc directement de l’activité exercée et du type d’engin utilisé.
III. Méthodologie pour choisir la bonne catégorie selon son activité
A. Cartographier les activités et les engins utilisés
Avant toute inscription à une formation CACES®, l’entreprise doit établir un diagnostic précis :
- Quels engins sont utilisés sur site ?
- Quelle est leur capacité (poids, hauteur, portée) ?
- À quelle fréquence sont-ils utilisés ?
- Dans quel environnement (intérieur, extérieur, terrain accidenté) ?
Cette cartographie constitue la base du choix.
B. Faire correspondre engins et catégories de CACES®
Quelques exemples pratiques :
- Logistique / entrepôt :
- CACES® R489 Cat. 3 (chariots frontaux)
- CACES® R489 Cat. 5 (chariots rétractables)
- CACES® R485 (gerbeurs accompagnants)
- Chantiers BTP :
- CACES® R482 Cat. A (mini-pelles)
- CACES® R482 Cat. C1 (chargeuses sur pneus)
- CACES® R486 Cat. B (nacelles articulées)
- Industrie lourde :
- CACES® R484 (ponts roulants)
- CACES® R489 Cat. 6 (conduite hors production)
C. Intégrer l’analyse de risque
L’évaluation des risques doit guider le choix. Exemple :
- Si un salarié utilise un chariot élévateur en zone confinée → privilégier la formation pour chariots compacts.
- Si l’activité implique du travail en hauteur en extérieur → choisir la catégorie de nacelle adaptée (3A ou 3B).
IV. Bonnes pratiques pour optimiser la formation CACES®
A. Ne pas limiter la formation à une seule catégorie
Un salarié peut passer plusieurs CACES® simultanément si son activité couvre différents engins. Cela optimise la flexibilité opérationnelle et réduit les besoins de sous-traitance.
B. Prévoir un plan de renouvellement et de recyclage
La validité de 5 ans impose une gestion proactive. Les entreprises doivent tenir un registre et anticiper les sessions de renouvellement pour éviter les périodes de non-conformité.
C. Former aussi à l’autorisation de conduite interne
Rappel : le CACES® ne suffit pas. L’employeur doit délivrer une autorisation interne prenant en compte le site, les risques spécifiques et l’aptitude médicale.
D. S’appuyer sur des organismes certifiés et reconnus
Choisir un organisme agréé assure une conformité réglementaire et une pédagogie adaptée (simulateurs, mises en situation, QCM).
Conclusion
La formation CACES® constitue bien plus qu’une simple obligation légale : elle est un outil stratégique de prévention et de performance. Face à la diversité des engins et des situations de travail, choisir la bonne catégorie adaptée à l’activité nécessite une analyse rigoureuse des besoins, des risques et du contexte opérationnel.
En combinant diagnostic d’activité, respect de la réglementation et implication des salariés, les entreprises peuvent non seulement réduire les accidents, mais aussi gagner en efficacité et en compétitivité.
La question qui demeure est simple : votre entreprise a-t-elle déjà cartographié ses activités pour s’assurer que chaque salarié dispose du bon CACES® correspondant à ses missions ?
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